Le désert des Agriates


L

e désert des Agriates se mérite. Cet ensemble composé de roches et de maquis n'est traversé que par des chemins défoncés. Passé cet écueil, la récompense s'offre au regard émerveillé du promeneur : il laisse place à des plages paradisiaques et extrêmement préservées.


  


Aujourd'hui officiellement reconnus comme le seul véritable désert européen, les Agriates sont l'une des plus extraordinaires régions de Corse !

S'étendant entre Alliso et pays d'Ostriconi, les Agriates, avec leurs 16.000 ha, furent longtemps une riche terre de culture et d'élevage. Plus même : les Génois qui tinrent longtemps la Corse sous leur coupe, firent de cette région leur grenier à blé et à oliviers. Jusqu'au début du siècle, les agriculteurs travaillaient entre les milliers de pieds d'oliviers; cultivaient encore le blé; récoltaient amandes, citrons et figues.

Aujourd'hui encore, on aperçoit encore quelquefois, envahies par le maquis, une ancienne aire de battage ou une vieille ferme à l'abandon, entourée d'ormes et d'oliviers centenaires. Les Agriates furent aussi une grande terre de transhumance. En 1888, on recensait encore une centaine de troupeaux de moutons ou de brebis.

Aujourd'hui, le Désert des Agriates est un immense paysage calciné. C'est le terrain de prédilection des amoureux de la nature. La flore des Agriates est particulièrement riche, diversifiée et colorée. Mais c'est aussi un paysage de plages (notamment l'extraordinaire plage immaculée de Mafalco ou la longue plage de Saleccia) parmi les plus belles de l'île.


De l'Ostriconu au Ghignu

L'Ostriconi s'écoule du sud au nord, entre les microrégions du Nebbio et de la Balagne. Il prend naissance au col de Santa-Maria, sur les pentes du Monte Reghja di Pozzu, arrose Pietralba, et, après une trentaine de kilomètres, se jette dans l'anse de Peraiola, à l'est de la très touristique plage de l'Ostriconi, à la limite occidentale du désert des Agriates.

Au débouché de la vallée de l'Ostriconi, l'anse de Peraiola, où déferlent sur toute leur largeur les vagues, forme un site particulièrement sauvage ceinturé de dunes plantées de genévriers et limité par une zone giboyeuse de marécages.

 

Aux confins du désert des Agriates, la plage de l'Ostriconi est une merveille, déroulant, sur près de 800 mètres, ses dunes de sable éblouissant. Seul hic: du fait de sa proximité avec la route, elle est bondée en été.

 

 

Le chemin progresse au milieu d'une végétation rase et surplombe une côte déchiquetée où trônent les ruines d'I Magazini, anciens entrepôts vieux de plusieurs siècles. Au détour d'un virage apparaît une petite anse bien abritée, où les eaux cristallines baignent une crique de sable jaune et de galets. Vous êtes à Cala di Vana.

 

 

 

 

           

 

 

                                                                                                                                                                                    

 

 

       

 

               

 

 

 

           

 

 

 

En 1993, un sentier des douaniers bordant la côte a été ouvert et les bergeries de Ghignu ont été restaurées en gîtes d'étape pour les nomades modernes.

 

 

Voilà une traversée du désert qui mène tout droit au paradis.

 

 

 

L'habitat humain a laissé quelques traces dans le désert des Agriates. Pour se loger, les agriculteurs et éleveurs avaient construit des pagliaghji (en français paillers). Un pagliaghju est une cabane en pierre sèche, au toit arrondi ou en terrasse, qui servait d'habitation, de bergerie ou d'entrepôt pour le blé, le foin ou les outils. Ces abris contiennent une pièce unique fermée par une seule porte.

A Ghignu, vingt paillers forment un petit village et, restaurés de façon spartiate, servent aujourd’hui de gîte d’étape.